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Condamné à l'inaction, le frère Marie-Victorin s'éveille à la nature. Au Québec, en 1903, il n'existe pas de véritable enseignement de la botanique. Il n'a que Provancher pour guide. Assis sur une pierre, l'ouvrage ouvert sur les genoux, il s'évertue à identifier une fleur jaune. Et l'érythrone d'AmériqueVient à passer un « habitant », France Bastien, la hache sur l'épaule : -« Qu'est-ce que vous cherchez, mon frère ? » France Bastien s'éloigne en concluant que ce jeune frère, c'est peut-être un bon religieux, mais qu'il n'est pas bien connaissant dans les racines.
Le frère Marie-Victorin court à la table des matières. « ail doux » le renvoie à « érythrone d'Amérique ». « Bulbe de grosseur moyenne, profondément enfoncé dans le sol. Hampe nue, tendre, de 3 à 6 pouces de hauteur... Fleur pendante jaune, à segments oblongs... » C'est bien cela !
Provancher ajoute ce court et gracieux commentaire : « Charmante petite fleur de nos bois, qui est la première à se montrer au printemps... » Le frère Marie-Victorin est confus de son ignorance et ravi de sa découverte. Il dit parfois en plaisantant : -« France Bastien est responsable de ma carrière de botaniste, sans lui, je me serais peut-être dépité là, sur cette pierre. »
Le frère Marie-Victorin et son temps. RUMILLY, Robert,
Frères des écoles chrétiennes, 1949, p.459.
Animation d'atelierDepuis novembre 1998, Monique Gascon et moi échangeons des courriers électroniques. Enseignante et webmestre à l'école MARCELLE-GAUVREAU, Monique s'intéresse à tout ce qui touche son école. Comme une suite logique à la publication de mes chroniques sur Marcelle Gauvreau, Monique et moi convenons que j'animerai un atelier de créativité pour les élèves des deux quatrième années.
Le vendredi 19 mars 1999, de 13:00 à 15:00, dans une petite salle de classe, ils étaient cinquante enfants, de 9 et 10 ans, curieux, gentils, attentifs, éveillés, à écouter et poser des questions sur Marcelle Gauvreau et le frère Marie-Victorin. J'ai dit de mon mieux : l'enfance, la tuberculose, la carrière, le courage d'une des premières scientifiques du Québec. J'ai dit l'Érythrone d'Amérique et l'affection que Marie-Victorin portait à Marcelle Gauvreau. En échange, les enfants ont dessiné ces histoires.
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